La Saga continue avec ce mois-ci la seconde partie d'une passionnante
pluie de considération sur le rationalisme sous toutes ses formes...
Dave poursuit son exploration du monde des PC et des Mac,
machines dont il possède, entendons-nous bien, plusieurs exemplaires.
Mais si ces machines ont certes des qualités par rapport au ST, Dave
affirme que les défauts l'emportent, du moins pour le bidouilleur
qu'il est. Dave a travaillé sur de gros systèmes, comme sur toutes
sortes de micro-ordinateurs, et en a dépiauté suffisamment pour
connaître les entrailles de la plupart d'entre eux. Et de ce point
de vue, le Mac et le PC ne le satisfont pas. Le mois dernier, Dave
nous a confié pourquoi il avait peu d'affection pour le matériel des
PC, notamment leurs disques durs. ll y a d'autres raisons,
logicielles quant à elles...
Supposons que vous ayez un PC et que vous vouliez y connecter un
moniteur à grand écran. Parfait, vous en achetez un. ll vous faut à
présent une carte vidéo qui puisse piloter ce moniteur. Mais voilà,
les fréquences de balayages, les bandes passantes, les résolutions,
c'est toute une science qui remplit des manuels entiers! Votre
moniteur peut-il avaler ce qu'envoie la carte sans faire appel au mode
entrelacé, dont le scintillement vous conduirait à la cècité?
D'ordinaire, les vendeurs ont une liste des cartes qui fonctionnent
avec un moniteur donné, écrite avec un vocabulaire réduit à
l'intention des néophytes.
Eh bien, si votre carte n'est pas sur la liste, extorquez au vendeur
une garantie écrite selon laquelle vous pouvez la lui rendre et vous
faire rembourser, je vous en conjure!
Très bien. Maintenant, essayez de trouver pour votre application
favorite un programme pilote qui vous permettra d'utiliser la carte!
Quoi, dites-vous, les applications ne savent pas l'utiliser
spontanément? Ouarf ouarf. Je ris. Le plus souvent, les fabricants de
cartes vidéo écrivent des pilotes pour quelques applications
répandues, comme Lotus et AutoCAD, et c'est tout. Point final.
Pourquoi? Parce que les autres n'ont pas besoin de grand moniteur,
répondent-ils. Le traitement de texte qu'il m'arrive d'utiliser sur PC
n'était pas sur la liste des pilotes pour les cartes vidéo que j'ai
vues, si bien que j'ai laissé tomber le PC. Voyez-vous, un ordinateur
personnel est censé s'adapter à vous, et non l'inverse.
Quand j'ai expliqué mes besoins aux vendeurs de la boutique de
PC où j'étais entré, j'ai l'impression qu'on m'a pris de haut et
éconduit. C'est typique : les spécialistes des PC savent ce que je
veux mieux que moi (mais mon argent est resté dans ma poche). Je vois
le genre : "Eh, Willie, ce comique avec le jean et le T-Shirt voulait
un traitement de texte sur grand moniteur!... Ha ha ha!... Allons
boire une bière et reluquer les serveuses du bar en sortant du
boulot!... Avec un peu de chance, il y aura une bagarre!... Passe-moi
une clope, veux-tu?"
Sur le ST (ou le Mac), les programmes bien écrits marchent sans problème sur
grand écran, ou sont le plus souvent mis à jour dans le cas contraire. Car sur
les ST, la capacité à utiliser un grand moniteur est incluse dans les ROM, dans
le GEM (les puristes me permettront cet amalgame entre le GEM et le VDl). Toute
application peut donc y faire appel, si le programmeur n'est pas trop flemmard.
Sur les PC, il n'y a presque rien dans les ROM, et chacun développe dans son
coin, sans standard.
Je vous défie de trouver une imprimante pour PC qui fasse ce que vous
voulez, particulièrement une laser. Quand vous voulez acheter une
application, il vous faut vérifier au dos de la boîte qu'elle supporte
votre marque d'imprimante, et spécifiquement votre type, votre modèle
et votre numéro de version de ROM. Sans quoi, préparez-vous à une
hilarante partie de "jeu de l'imprimante", un sujet auquel chaque
magazine pour PC consacre une rubrique tous les mois. D'ailleurs, des
applications utilisant cette imprimante, vous en trouverez péniblement
une, certainement pas deux.
Imaginez-vous des êtres velus, vêtus de peaux de bêtes, serrés dans
l'entrée d' une caverne près d'un feu, autour du standard pour
imprimantes Epson, rognant de la viande crue sur des os, en marmonnant
"Gah ounk, MX-80". On en est resté là! Perdu dans une multitudes de
standards d'imprimantes, les concepteurs d' applications se
raccrochent à l'antique jeu de commandes Epson et vous forcent à
utiliser des imprimantes ultramodernes dans ce mode s'ils n'ont pas
explicitement prévu son support. Tenez, rien ne peut me terroriser
davantage que la pensée d'utiliser une application engendrant du
PostScript sur un clone PC avec une imprimante contenant un clone de
PostScript, avec pour toute aide un malheureux nigaud de vendeur en
guise de support technique. Je préférerais encore me faire marquer au
fer rouge. J'ai utilisé PostScript sur son terrain de prédilection, le
Mac, et c' est déjà assez dur. (Sandy arrive d'habitude à faire
marcher notre LaserWriter. Mais nous avons dû installer un disque dur
dans l'imprimante! Vous vous rendez compte? Bientôt, je suppose que
c'est le clavier qui aura besoin de son disque dur.)
ll faut un sacré cran pour installer un nouveau TSR (équivalent d'un
programme du dossier AUTO) sur un PC. ll y en a tant qui entrent en
conflit mutuellement! Sidekick de Borland était le pire, bien qu'il y
ait peut-être plus dangereux encore à présent - je ne me tiens pas
vraiment au courant de ce qui sort sur PC. En fait, la plupart des PC
ne servent qu'à faire tourner deux ou trois programmes leur vie
durant. C'est bien fait pour eux? Peut-être, mais c'est de
l'esclavage.
Les ST échappent à ce sort. Dans le monde du ST, nous avons quelques
standards. Pas assez dans certains domaines, et le GEM n'est ni
complet ni totalement débogué. Mais on s'y fait. Et grâce au Ciel, il
n'y a pas surabondance de standards, comme pour le Mac. De plus, les
ST sont incroyablement bon marché, assez faciles à utiliser, et on
parvient à leur faire accomplir une tâche sans utiliser le dixième des
jurons qu'on lâche sur un PC. Si vous voulez un échantillon de ce
qu'est le travail sur PC, écrivez un fichier ASSlGN.SYS et faites-le
marcher. Les possesseurs de PC y passent leurs journées.
Ce qui nous amène au marché du Mac. Celui-ci souffre d'un
constructivisme outrancier. Un syndrome stalinien sévit dans la
documentation de programmation du Macintosh, où "tout ce qui n'est pas
obligatoire est interdit". Ses auteurs pensent sincérement qu'ils ont
trouvé le Chemin de la Vérité, et qu'il est bon de forcer tout le
monde à suivre ce chemin.
En réalité, la gestion de la mémoire est si confuse que les meilleurs
programmeurs s'y perdent et se mélangent les pinceaux dans leurs
pointeurs qui finissent régulièrement par accéder à l'adresse zéro. Je
le sais, je dois réparer les plantages de leur code. La firme Apple, à
mon avis, est allé beaucoup trop loin en spécifiant ses standards et
s'est montrée totalement incohérente à certains endroits. Par exemple,
leur documentation bavasse sur des pointeurs secrets en mémoire en
vous interdisant strictement d'utiliser ces informations, et à
présent, nous avons des tonnes de logiciels qui plantent sous System 7
en 32 bits parce que leurs auteurs ont fait usage de ces
informations... Mais écrire un simple pilote d'impression est un grand
secret que seules quelques compagnies ont découvert! (Sans cela, il y
a longtemps que le Spectre pourrait imprimer en 300 points par pouce
sur la laser du ST.)
On avoue à présent qu'il faut une bonne année pour qu'un programmeur
se forme au dêveloppement sur Mac. C'est effarant. C'est beaucoup trop
long lorsqu'un programmeur coûte 50 000 dollars par an!
[NdT : ce chiffre -300 000 F - correspond au
salaire d'un bon programmeur aux USA. En France, le salaire est moins
élevé, mais les charges sociales et les coûts indirects multiplient
aisément par deux ce coût pour l'employeur.] Une raison de ce
temps d'aprentissage élevé? Dans la documentation du Mac, il manque
une chose vitale, un exemple de programme qui tourne. Savez-vous qu'
ils ne se soucient même pas de fournir des exemples en assembleur de
programmes simples? Mark Russel Benioff en avait écrit quelques-uns
pour eux, mais le projet a été l annulé.
C'est une conception macho de la programmation. Soit vous avez
l'étoffe du Programmeur Mac, et vous apprenez en dépit de tout, soit
vous ne l'avez pas. Je ne l'ai pas. Savez-vous que si vous commandez
le kit Apple de développement SCSl, ils vous envoient un code source
qui est, je cite, un "exemple non fonctionnel" de pilote de
périphérique SCSl? Ou encore, sachez que dans le monde du Mac, on ne
s'abaisse jamais à utiliser de vulgaires nombres. On utilise des
"équivalents", des noms symboliques qui seront remplacés par les
nombres correspondants lors de l'assemblage. On ne vous donne jamais
les nombres en question. Ce qui rend quasiment impossible l'écriture
de programmes d'après la doc, à moins d'acheter des livres qui listent
ces données. Et qui rend infernale la lecture d'une image-mémoire
[NdT : crash-dump, les données écrites sur le
disque lorsqu'un programme plante pour permettre une étude des causes
du plantage.] C'est pourquoi j'ai acheté tous les livres sur le
Mac. Apple a également la très mauvaise habitude d'afficher des codes
d'erreurs en nombres négatifs, comme "erreur -5561". Quoi? Devons-nous
sortir nos calculatrices pour en faire le complément à deux, le
convertir en entier positif puis en hexadécimal pour pouvoir retrouver
cette valeur dans un listing? Je parie que dans les couloirs, chez
Apple, se déroulent des concours pour savoir qui peux convertir le
plus vite un nombre décimal négatif en nombre hexadécimal positif.
Enfin, Messieurs, soyez adultes! C'est pour le plaisir de programmer
macho? En tout cas, c'est stupide.
Enfin, je suis au regret de vous dire qu'à cause de cette prolifération de
standards, dont certains se contredisent, il devient de plus en plus dur d'
écrire des programmes Mac qui marchent sur toutes les machines. Autrefois, j'en
maîtrisait la théorie. Plus maintenant, hélas. Avec les ajouts de MultiFinder,
des couleurs en 32 bits, de Slot Manager, Time Manager, Power Manager, etc., la
quantité de détails à mémoriser pour programmer sur Mac ferait frémir les
concepteurs de la bombe atomique. Et tous les programmeurs sur ST qui tentent de
passer sur Mac le savent.
Grâce aux standards, les programmes Mac sont mieux capables de
communiquer entre eux que les programmes sur PC ou ST. Mais, parce que
ces standards n'ont pas toujours été élaborés de manière saine (ils
souffrent d'idéalisme aigu), ils ne donnent pas toujours un résultat
convaincant, voire ne sont pas toujours utilisés. Les formats
d'images, par exemple Greyview et PlCT-2, sont très nombreux sur le
Mac, ce qui ne serait pas le cas si les standards avaient été bien
faits. Mais la culture d'entreprise d'Apple l'a interdit. Dans leur
idéologie, l'idéalisme prime toujours sur le pratique.
Lorqu'on examine l'histoire de cette firme, cette idéologie apparaît nettement.
Vous souvenez-vous de l'Apple lll? Du Lisa? Du Mac original sans SCSl? Hmmm...
Ces gens sont des fanatiques sincères, et n'ont jamais compris pourquoi ces
créatures stupides du monde extérieur ne se précipitaient pas pour acheter leurs
machines. Le succès de l'Apple II leur a permis de survivre malgré ces erreurs.
Le Mac Plus a subi d'urgence une greffe de port SCSl et de 4 méga-octets de RAM,
et quand la LaserWriter et PageMaker sont sortis, la firme a pu survivre malgré
elle - et non à dessein. (Et déjà, l'Apple II n'avait dû son succès qu'au
tableur VisiCalc.) Allez donc vous promener dans les allées du salon MacWorld (
qui a été accaparé par les costards-cravates), et vous verrez des gens qui ont
tous l'air hébété des membres de sectes. Des fanatiques. Effrayant.
Apple est une compagnie qui a réussi la prouesse de se mettre en péril
en créant une machine qui a eu un grand succès! Comment? En sortant le
Mac Classic à bas prix, qui s'est très bien vendu, et sur lequel la
marge bénéficiaire d'Apple était insuffisante pour payer les frais
généraux absolument délirants de la firme. Ce qui les a conduit à
licencier beaucoup de gens. J'espère que tous appartenaient aux
départements du Marketing et de l'Idéologie d'Entreprise. Quant aux
revendeurs Mac, ils sont encore plus risibles et moins informés que
leurs collègues du monde PC! Je sais, ça paraît impossible, mais c'est
vrai. Tenez, avant la sortie du Mac portable, Sandy et moi avions
réussi à intimider les employés d'une boutique en y apportant un Stacy
et en le lançant en mode émulation Mac. Si jamais vous portez un beau
costume, ils essaieront de vous vendre des machines trop chères et pas
toujours três fiables (rappelez-vous du fiasco des disques Quantum il
y a quelques années), ainsi que des logiciels qui ne font pas ce qui
est écrit sur la boîte (comme le scandale des "compatibles 32 bits",
où Connectix leur a évité des procès : Apple faisait ce qui était
interdit aux autres, à savoir écrire du code 24 bits qui plantait en
mode 32 bits...)
C'est pourquoi, lorsque j'entends des développeurs parler de quitter le ST pour
aller vers le Mac ou le PC, je les invite à réfléchir.
Il faut un long apprentissage pour programmer sur PC, à cause de l'anarchie
totale qui règne dans ce monde et vous oblige à rendre hommage au seigneur de
chaque fief afin de rendre votre code compatible. Voyons, ce programme marche-t-
il sur une carte vidéo Targa Super-VGA en mode non entrelacé avec un BIOS AMl 2.
1 sur un processeur 486 DX doté d'antémémoire? ll faudrait toute une vie pour
tester toutes les combinaisons possibles. Je le sais, je déjeune régulièrement
avec un développeur de jeux sur PC (il a écrit "Empire") qui endure cet enfer
quotidiennement, et qui m'en parle.
Et sur Mac, il faut donc un an d'apprentissage. Encore faut-il serrer
les dents et subir un endoctrinement politique ("Il est bon d'utiliser
un relogeur de segment et de ne jamais savoir où votre code se situe,
sachant qu'il peut être déplacé sous vos pieds"). Je n'ai jamais pu me
faire violence à ce point, c'est pourquoi je reste à la périphérie de
la programmation Mac, Dieu merci. En fait' je n'ai jamais écrit que de
très courts programmes Mac, et seulement pour des tests : je ne veux
pas être pourchassé de village en village par des gens qui me crient
"impur! infidèle!".
Alors que sur ST, il ne faut qu'un mois pour découvrir l'environnement
de programmation, surtout si vous avez de bons livres (je recommande
ceux de Clay Walnum) et un bon assembleur ou compilateur. Vous pouvez
facilement trouver des exemples de programmes qui tournent et les
comprendre en quelques jours. Atari avait vraiment gaffé lors des
débuts du ST, en ne documentant pas bien le GEM et en n'aidant pas les
développeurs, mais des tiers ont subvenu à ce besoin, et désormais il
est facile de se former au ST. Atari a en fait désespérement besoin
d'un évangéliste d' entreprise qui porterait la bonne parole aux
développeurs.
Et c'est pourquoi le monde du ST mérite qu'on y reste. On peut y programmer la
machine en un temps raisonnable tout en s'amusant. De plus, Atari n'a pas commis
les erreurs extrêmes de ses concurrents, à savoir l'anarchie totale ou la
réglementation totale.
Si vous me permettez une analogie entre le marché de la micro et celui de l'
automobile, voici les raisons pour lesquelles je ne veux pas développer sur PC
ou Mac.
PC : Je ne veux pas aller chez un vendeur de voitures qui me propose des clones
ayant tous les mêmes caractéristiques, mais utilisant chacun leur propre marque
d'essence, à condition de trouver le bon vendeur. Si je change de marque d'
essence, je dois changer le carburateur, la culasse et le pot catalytique.
Mac : Je ne veux pas aller chez un vendeur de voitures qui me propose chaque
roue à 500 dollars alors qu'elles ne coûtent que 75 dollars ailleurs. De plus,
je devrais apprendre à conduire avec une trackball au lieu d'un volant, un
embrayage au pied droit, un accélérateur au pied gauche, et un périscope en
guise de pare-brise, sous prétexte que c'est la meilleure façon de conduire.
Sans oublier de laisser Jamers en gage pour payer la voiture tant elle est chère.
Enfin, pas question de servir de cobaye en attendant que le moteur soit débogué
et de le changer trois fois avant la version définitive (ce qui s'est produit
pour System 7).
Non, ce que je veux, c'est une voiture confortable, qui m'amène où je
veux, et que je puisse facilement apprendre à bidouiller si je veux
m'amuser. C'est le cas de mon ST. ll est doté de différents langages
dans lesquels on peut se faire plaisir en programmant, ce qui est très
important. J'apprécie le Basic et l' assembleur du ST, et une
lointaine rumeur m'est parvenue, à la suite d'articles précédents,
selon laquelle certains pourraient même s'amuser en C - un racontar si
invraisemblable que je reste sceptique. Et tout compte fait, le ST est
si supérieur au PC et au Mac de ce point de vue, même tant années
après sa sortie, que j'en reste content. Si vous avez un ST, vous avez
fait le bon choix.
Si je devais prédire l'évolution de la microinformatique, je dirais que le
marché du PC va continuer à se fragmenter en centres d'intérêts spécifiques,
jusqu'à ce que nous ayons des magazines "PC-AutoCAD", "PC-Lotus" et autres,
dédiés à un petit nombre de logiciels (c'est ce qui est déjà en train de se
produire). Les gens du Mac perdent déjà progressivement le contrôle des
standards de leur machine : pour vérifier la configuration matérielle de la
machine, par exemple, l'adresse $B22 (où se trouvaient jadis les bits d'
indication de configuration) a été remplacée par SysEnvirons, lui-même remplacé
par Gestalt. Ce qui me rappelle les incohérences du gouvernement... On se
souvient que l'Office de la santé et de la sécurité avait imposé des
avertisseurs sonores de recul sur les engins de travaux public, pour se faire
vertement tancer par l'Agence pour la protection de l'environnement qui leur
reprochait d'être une source de pollution sonore! Apple a un urgent besoin de
quelques responsables (attention, seulement quelques-uns) pour arrêter certains
projets qui ne sont que travail inutile, ou qui n'aboutiront pas avant deux ou
trois siècles.
Bien sûr, le ST pourrait être mieux. La plupart des reproches qu 'on lui faisait
ont d'ailleurs été pris en compte pour la conception du falcon. Mais surtout, le
ST pourrait être bien pis! Faites le tour des boutiques d'informatique et voyez
vous-mêmes. Les disputes qui portent sur les quelques défauts mineurs du ST sont
si anodines, comparées aux hurlements provoqués par les vices majeurs des deux
autres, que c'en est presque touchant. Comme si on rentrait à la maison alors
que les enfants se disputent, après une grosse bagarre politique au travail.
En ce qui me concerne, j'ai cherché à améliorer le ST, par la carte
accélératrice SST et par la compatibilité Mac, histoire de ne pas
prendre ma retraite et rester à la maison à 30 ans. D'autres gens y
pourvoient aussi tout en apprenant lentement comment survivre
financièrement dans ce domaine. L'équipe de CodeHead, par exemple,
fait du très bon travail. De plus, n'oubliez pas que si vous tenez
absolument à éprouver les joies ineffables du PC et du Mac, vous
pouvez le faire grâce aux émulateurs. Une raison de plus de garder
votre Atari.
D'accord, il est difficile de garder la foi sans entendre
régulièrement la bonne parole, surtout lorsqu'on vous injecte
régulièrement une dose de désespoir via une certaine presse. Mais
nous, possesseurs de ST, avons une bonne machine. Nous sommes une
minorité relativement petite comparé aux marchés des Mac et des PC,
mais il y a des aspects positifs à cela : si vous écrivez quelque
chose de bon, vous serz reconnu, au lieu d'être le 36ème inventeur de
votre trouvaille! La communauté du ST a le confort d'une petite ville,
et j'aime ça. Quand je vais au Comdex ou à MacWorld, je me perds dans
un océan de costards-cravates qui tentent de m'extorquer 20% de marge
de distribution pour três peu de travail.
La gamme Atari offre déjà, d'origine ou grâce à des cartes additionnelles, des
machines extrêmement rapides, compétitives avec tout ce qu'offrent le Mac et le
PC. Vous pouvez trouver des cartes vidéo qui ont une bonne chance de marcher
avec vos applications sans requérir un pilote spécial. ll y a le Falcon, aux
possibilités graphiques et sonores bien supérieures (j'en ai un) et dont le
systême d'exploitation supporte le multitâche. Et vous pouvez toujours y ajouter
un émulateur Mac ou PC si vous le voulez.
Qu'est-ce que vous perdez en n'achetant pas un PC? La chance unique de
devoir résoudre un conflit de numéros d'interruptions? La joie de
découvrir qu'après avoir configuré ledit PC pour avoir presque la même
souplesse qu'un ST, vous avez quasiment épuisé ses capacités d'
extensions? La barrière des 640 Ko? La propagande? Franchement, je ne
crois pas que cela puisse vous manquer, et à GBS, nous avons des ST,
des PC, des Mac, des machines Unix... en autres. Je parle donc en
connaissance de cause.
Enfin, en ces temps d'économie morose, le ST est particulièrement abordable.
Mais il resterait le meilleur choix même si vous pouviez choisir n'importe quoi.
Traduction et adaptation : Password 90
GRAND ECRIVAIN
Le manque de standards sur le marché du PC a conduit celui-ci à
l'anarchie totale. A la rigueur, si vous vous restreignez à un certain
nombre de programmes sans quitter leurs domaines de compatibilité,
vous vous en sortez. C'est ce que font les grosses firmes, qui
normalisent leurs PC et y mettent le traitement-de-
texte-que-tout-le-monde-utilise (qui est en général celui que
détestent les secrétaires, selon la loi de Murphy). ldem pour les
réseaux, qui ne fonctionnent qu'avec certains logiciels. Cela
ressemble beaucoup au bas moyen-âge, où l'on pouvait prêter serment
d'allégeance à un seigneur et lui payer l'impôt, ou bien tenter de
survivre seul, pour échouer le plus souvent. Le programmeur sur PC
doit donc rester fidèle au royaume d'AutoCAD ou au duché de Lotus, et
ne jamais errer hors de ces fiefs.
LE MAC
Tuyau : si vous voulez un Mac vraiment puissant, achetez le Mac ll
d'occasion le moins cher que vous trouvez, et procédez à un échange de
carte pour le changer en Mac II FX. Vous aurez une machine rapide et
récente pour moins de 3000 dollars. Et n'achetez pas de Quadra : cette
machine souffre de sérieux problèmes d'incompatibilité, et
franchement, elle est très lente! Quand je lis dans un banc d'essai
que le Quadra est à peine 30% plus rapide que le FX, cela me
stupéfait. Les tests devraient montrer qu'il est beaucoup plus rapide,
vu qu'il contient un 68040! Il y a là quelque chose de très anormal.
PROGRAMMATION ET UTILISATION
BOULE DE CRISTAL
CONCLUSION
Titre original : Rationality